
Contrairement à l’idée reçue, la prévention santé n’est pas une liste de contraintes, mais la maîtrise de quelques mécanismes clés qui gouvernent votre bien-être au quotidien.
- Comprendre la gestion de votre énergie au-delà du sucre, un enjeu crucial durant les hivers canadiens.
- Nourrir votre microbiote, votre véritable second cerveau, avec une alimentation adaptée et sans frustration.
- Identifier les polluants invisibles dans votre propre maison, comme le radon, une menace silencieuse au Canada.
Recommandation : L’approche proactive commence par mesurer un facteur invisible mais crucial. Demandez un dosage de votre vitamine D ou testez la qualité de l’air de votre domicile.
Passé la trentaine, une pensée s’installe souvent : celle de notre propre finitude. On observe nos parents vieillir, on ressent les premiers « pépins » physiques, et l’idée de « bien vieillir » passe du concept abstrait à une urgence personnelle. La réponse classique ? Une litanie de conseils bien intentionnés mais souvent culpabilisants : « mangez mieux, bougez plus, dormez assez ». Si ces piliers sont indéniablement justes, ils sont aussi terriblement insuffisants. Ils décrivent le « quoi » sans jamais expliquer le « pourquoi », transformant la prévention en une série de corvées plutôt qu’en un projet de vie stimulant.
Mais si la véritable clé n’était pas de suivre aveuglément des règles, mais de comprendre les mécanismes invisibles de notre propre corps ? Et si la prévention n’était pas une accumulation de sacrifices, mais plutôt un projet d’ingénierie fascinant ? C’est le changement de perspective que propose ce guide. Nous n’allons pas simplement lister des interdictions, mais vous donner les clés pour devenir l’architecte de votre propre santé. En comprenant comment votre corps gère son énergie, comment votre digestion influence votre humeur ou ce qui se passe réellement quand vous dormez, vous reprenez le contrôle.
Cet article est votre plan directeur. Nous allons explorer ensemble les fondations de votre énergie, les matériaux essentiels d’une nutrition intelligente, les plans de maintenance de votre corps et les stratégies pour protéger votre « chantier » des agressions extérieures. L’objectif n’est pas seulement de vivre plus longtemps, mais d’augmenter votre « durée de vie en bonne santé » pour profiter pleinement de chaque année.
Sommaire : Votre plan d’action pour une santé durable et proactive
- Le secret pour contrôler votre énergie toute la journée (et ce n’est pas le sucre)
- Que se passe-t-il vraiment dans votre cerveau quand vous dormez ?
- Votre deuxième cerveau se trouve dans votre ventre : prenez soin de votre microbiote
- Retrouver le plaisir de bien manger : le guide de l’alimentation saine sans frustration
- Ces 5 aliments « santé » qui sabotent vos efforts sans que vous le sachiez
- Les ennemis invisibles de votre santé se cachent dans votre propre maison
- L’air de votre maison est probablement plus pollué que celui de l’extérieur
- Le calendrier de vos bilans de santé : ce qu’il faut vérifier et à quel âge
Le secret pour contrôler votre énergie toute la journée (et ce n’est pas le sucre)
Cette baisse d’énergie de 15h, ce brouillard mental qui s’installe en fin de journée… notre premier réflexe est souvent de blâmer un manque de sommeil ou de se tourner vers le sucre pour un coup de fouet rapide. Pourtant, la véritable clé d’une énergie stable et durable se trouve souvent ailleurs, dans un mécanisme biochimique directement influencé par notre environnement canadien : la vitamine D. Surnommée la « vitamine du soleil », son rôle va bien au-delà de la santé osseuse. Elle est un régulateur fondamental de nos mitochondries, les véritables centrales énergétiques de nos cellules. Un manque de vitamine D signifie des mitochondries qui tournent au ralenti, et donc, une production d’énergie diminuée à la source.
Pendant les longs mois d’hiver au Canada, de octobre à avril, l’angle du soleil est trop bas pour permettre à notre peau de synthétiser efficacement cette précieuse vitamine. Le résultat est quasi inévitable : une grande partie de la population se retrouve en déficit, ce qui se traduit par de la fatigue, une humeur maussade et une immunité affaiblie. Selon l’Enquête canadienne sur les mesures de santé, près de 13% des jeunes adultes canadiens ont des niveaux de vitamine D considérés comme insuffisants en hiver. Ce chiffre souligne une vulnérabilité saisonnière que nous ne pouvons ignorer.
Pour contrer cet effet, la luminothérapie est une stratégie de plus en plus reconnue. S’exposer à une lampe de 10 000 lux pendant 30 minutes chaque matin aide à réguler notre horloge biologique et à combattre les effets du manque de lumière naturelle, améliorant l’énergie et l’humeur.

Cette approche, combinée à une supplémentation judicieuse et à la consommation d’aliments enrichis, transforme la gestion de votre énergie. Vous ne subissez plus les baisses de régime, vous les anticipez en fournissant à votre corps les outils dont il a besoin pour fonctionner de manière optimale, même au cœur de l’hiver.
Que se passe-t-il vraiment dans votre cerveau quand vous dormez ?
Nous considérons souvent le sommeil comme une simple période « d’arrêt », un interrupteur que l’on bascule en fin de journée. En réalité, c’est l’un des moments les plus actifs et cruciaux pour notre cerveau. Loin d’être inactif, il lance un programme de maintenance et de nettoyage d’une importance capitale : le système glymphatique. Imaginez un service d’entretien nocturne qui parcourt les autoroutes de votre cerveau pour évacuer les déchets métaboliques accumulés pendant la journée, notamment les protéines bêta-amyloïdes, dont l’accumulation est liée à des maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer.
Ce processus de « nettoyage » est jusqu’à 10 fois plus actif pendant le sommeil profond. Chaque nuit de sommeil de qualité est donc une séance de détoxification cérébrale, essentielle pour maintenir la clarté mentale, la capacité de concentration et la mémoire. Quand on néglige le sommeil, ces déchets s’accumulent, créant une sorte de « brouillard cérébral » qui nuit à nos performances cognitives le lendemain. C’est l’explication biologique de cette sensation de « tête lourde » après une mauvaise nuit.
Pour optimiser ce mécanisme vital, surtout durant les extrêmes saisonniers canadiens (longues nuits d’hiver, courtes nuits d’été), quelques ajustements peuvent faire une grande différence.

L’utilisation de rideaux occultants en été pour bloquer la lumière matinale et le maintien d’une chambre fraîche (entre 16 et 19°C) même en hiver sont deux stratégies simples mais efficaces pour favoriser un sommeil profond et réparateur. Il ne s’agit pas de « dormir plus », mais de « mieux dormir » pour permettre à cet incroyable système d’entretien de faire son travail.
Votre plan d’action pour un sommeil réparateur au Canada
- Synchronisez votre horloge : Utilisez une lampe de luminothérapie 30 minutes chaque matin en hiver pour réguler votre production de mélatonine.
- Contrôlez la température : Maintenez la température de votre chambre entre 16 et 19°C, même lorsque le chauffage central fonctionne à plein régime.
- Maîtrisez la lumière : Installez des rideaux parfaitement occultants pour vous protéger de la lumière du soleil de 4h du matin durant les mois d’été.
- Optimisez votre supplémentation : Prenez votre supplément de vitamine D avec votre repas le plus copieux de la journée pour maximiser son absorption et soutenir le cycle veille-sommeil.
- Préparez votre esprit : Pratiquez une technique de relaxation comme le « scan corporel » pendant 10 minutes avant de vous coucher pour calmer le système nerveux.
Votre deuxième cerveau se trouve dans votre ventre : prenez soin de votre microbiote
Si le cerveau dans notre crâne est le PDG de notre corps, l’intestin, et plus précisément le microbiote qui l’habite, en est le chef des opérations. Cet écosystème complexe de billions de bactéries, de virus et de champignons, souvent appelé notre « deuxième cerveau », ne se contente pas de digérer les aliments. Il produit des neurotransmetteurs (comme 90% de la sérotonine, l’hormone du bien-être), régule notre système immunitaire, et communique en permanence avec notre cerveau via l’axe intestin-cerveau. Un microbiote déséquilibré (dysbiose) peut donc se manifester bien au-delà de simples troubles digestifs : fatigue chronique, anxiété, brouillard mental, et même une sensibilité accrue aux infections.
Prendre soin de son microbiote, c’est donc faire de l’ingénierie de précision sur son immunité et son humeur. Le secret ? La diversité. Un microbiote sain est un microbiote diversifié. Chaque famille de bactéries a ses propres préférences alimentaires. Pour les nourrir toutes, il faut leur offrir un large éventail de « carburants », principalement des fibres issues de sources végétales variées. Pensez à votre assiette comme à un jardin : plus vous y plantez de variétés (légumes de couleurs différentes, légumineuses, grains entiers, noix, graines), plus l’écosystème qui en dépend sera riche et résilient.
Au-delà de l’assiette, le stress chronique est l’un des plus grands ennemis du microbiote. Le stress financier, notamment lié au coût de la vie, a un impact direct et mesurable. Comme le souligne Jane Y. Polsky dans une publication de Statistique Canada, l’insécurité alimentaire est un indicateur de stress financier qui affecte la capacité des ménages à répondre à leurs besoins essentiels. Ce stress libère du cortisol, une hormone qui peut altérer la perméabilité de la barrière intestinale et favoriser les « mauvaises » bactéries. Ainsi, gérer son stress et prendre soin de son ventre sont deux facettes de la même stratégie de bien-être.
L’intégration d’aliments fermentés comme le kéfir, le kimchi, la choucroute ou le kombucha est une excellente façon d’introduire directement des probiotiques (de bonnes bactéries) dans votre système. C’est une démarche proactive pour enrichir la biodiversité de votre flore intestinale et renforcer vos défenses naturelles de l’intérieur.
Retrouver le plaisir de bien manger : le guide de l’alimentation saine sans frustration
L’idée de « manger sainement » est souvent associée à la restriction, à la privation et à la complexité. On s’imagine des assiettes tristes et des règles alimentaires draconiennes. Pourtant, l’approche la plus durable de la nutrition est celle qui allie plaisir, simplicité et accessibilité. Il ne s’agit pas d’un régime, mais d’une redécouverte du goût et de la qualité, même avec un budget serré. Le contexte canadien actuel, marqué par l’inflation alimentaire, rend ce défi particulièrement pertinent. En 2021, déjà plus de 6,9 millions de Canadiens vivaient en situation d’insécurité alimentaire, une réalité qui force de nombreuses familles à faire des compromis sur la qualité de leur panier d’épicerie.
La clé est de devenir un consommateur stratégique. Cela passe par la planification des repas en fonction des circulaires hebdomadaires des grandes bannières comme IGA, Metro ou Loblaws, et par le fait de privilégier les produits de saison locaux. Un panier de fraises du Québec en juin ou des courges en octobre offrira toujours un meilleur rapport qualité-prix-nutriments qu’un produit importé hors saison. Les marchés fermiers sont également des alliés précieux pour accéder à des produits frais tout en soutenant l’économie locale.
Une étude de cas fascinante nous vient du Grand Nord. Une analyse de 2024 au Nunavik a montré que malgré le programme Nutrition Nord Canada qui subventionne les aliments sains, deux tiers des enfants souffrent d’insuffisance en vitamine D. La raison ? L’abandon progressif de l’alimentation traditionnelle (phoque, caribou, poisson) — extraordinairement riche en nutriments — au profit d’aliments transformés importés. Cela illustre un principe universel : la densité nutritionnelle prime sur tout. Un aliment simple, brut et local est souvent bien plus bénéfique qu’un produit transformé, même s’il est étiqueté « santé ».
Manger sainement sans se ruiner ni se frustrer est un art qui se cultive. Cela demande un peu d’organisation, mais les bénéfices en termes d’énergie, de bien-être et de plaisir sont immenses.
Votre feuille de route pour une épicerie intelligente au Québec
- Devenez un chasseur d’aubaines : Comparez systématiquement les prix entre différentes bannières (IGA, Metro, Loblaws, etc.) avant de faire vos courses.
- Mangez au rythme des saisons : Privilégiez les produits de saison locaux. Ils sont moins chers, plus frais et plus savoureux.
- Digitalisez votre planification : Utilisez des applications québécoises comme SOSCuisine, Glouton ou Les vraies aubaines pour planifier vos repas en fonction des spéciaux de la semaine.
- Inversez votre logique : Au lieu de décider quoi manger puis d’acheter, regardez les spéciaux et planifiez vos repas en conséquence.
- Court-circuitez la distribution : Pendant la belle saison, faites le plein de produits frais directement dans les marchés fermiers ou via les paniers bio.
Ces 5 aliments « santé » qui sabotent vos efforts sans que vous le sachiez
Dans notre quête de bien-être, nous sommes souvent la cible d’un marketing alimentaire habile qui pare certains produits d’une aura de santé. Pourtant, en y regardant de plus près, plusieurs de ces « faux amis » peuvent en réalité saboter nos efforts. Comprendre où se cachent le sucre, le sel et les gras de mauvaise qualité est une compétence essentielle pour l’architecte de sa santé. L’un des exemples les plus frappants est celui des boissons végétales. Si elles sont une excellente alternative pour plusieurs, toutes ne se valent pas, notamment en termes d’enrichissement et de teneur en sucre.
Le tableau ci-dessous, basé sur les recommandations canadiennes, illustre parfaitement ces disparités. Alors que le lait de vache et les boissons de soya sont obligatoirement enrichis en vitamine D au Canada, ce n’est pas toujours le cas pour les boissons d’amande ou d’avoine. Choisir une version non enrichie en pensant faire un choix santé peut paradoxalement contribuer à une carence, surtout en hiver.
| Type de boisson | Enrichissement en vitamine D | Protéines (g/250ml) | Recommandation |
|---|---|---|---|
| Boisson de soya | Généralement enrichie (obligatoire) | 6-9g | Meilleur substitut au lait |
| Boisson d’amande | Variable selon la marque | 1g | Vérifier l’étiquette |
| Boisson d’avoine | Enrichissement facultatif | 2-3g | Choisir versions enrichies |
| Lait de vache | Enrichissement obligatoire | 8g | Source fiable |
Voici 5 catégories d’aliments « santé » à surveiller :
- Les barres granolas : Beaucoup sont de véritables bombes de sucre, avec une teneur équivalente à celle d’une barre de chocolat. Lisez l’étiquette et visez moins de 8g de sucre par barre.
- Les yogourts aromatisés : Un petit pot de yogourt aux fruits peut contenir jusqu’à 4 cuillères à thé de sucre ajouté. Privilégiez le yogourt nature et ajoutez-y vos propres fruits frais.
- Les vinaigrettes commerciales : Souvent riches en sucre, en sel et en huiles végétales de mauvaise qualité. Une vinaigrette maison (huile d’olive, vinaigre, moutarde de Dijon) est prête en 2 minutes.
- Les jus de fruits : Même 100% purs, ils sont une source concentrée de sucre sans les fibres du fruit entier, ce qui provoque un pic de glycémie. Mangez le fruit, ne le buvez pas.
- Les céréales « santé » : Beaucoup de céréales, même celles riches en fibres, contiennent une quantité surprenante de sucre. Cherchez des options avec plus de 5g de fibres et moins de 5g de sucre par portion.
Étude de cas : L’impact de l’inflation sur les choix santé au Québec
Une analyse du MAPAQ en 2024 montre comment la hausse des prix pousse les consommateurs à faire des choix qui compromettent involontairement leur santé. Face à l’inflation, plusieurs réduisent leur consommation de fruits et légumes frais, se tournent vers des produits transformés moins chers et optent pour des marques maison qui peuvent être moins enrichies en nutriments essentiels. Ce comportement, particulièrement observé chez les femmes, illustre comment des contraintes économiques peuvent nous amener à saboter nos objectifs nutritionnels, soulignant l’importance de stratégies d’achat intelligentes.
Les ennemis invisibles de votre santé se cachent dans votre propre maison
Nous passons près de 90% de notre temps à l’intérieur, persuadés d’y être à l’abri des menaces extérieures. Pourtant, notre domicile peut être une source importante d’exposition à des substances nocives qui influencent notre santé au quotidien. Ces ennemis invisibles, souvent inodores et incolores, méritent toute l’attention de l’architecte de sa santé. Ils se classent en plusieurs catégories, des composés organiques volatils (COV) aux moisissures, en passant par les perturbateurs endocriniens.
Les composés organiques volatils (COV) sont des gaz émis par une multitude de produits courants : peintures, meubles neufs, produits de nettoyage, assainisseurs d’air, et même certains matériaux de construction. Une exposition chronique, même à faible dose, peut causer des maux de tête, de l’irritation des yeux et des voies respiratoires, et est suspectée de contribuer à des problèmes de santé plus graves à long terme. Choisir des produits de rénovation et de nettoyage à faibles émissions de COV, disponibles dans des enseignes comme RONA ou Home Depot, est une première étape simple et efficace.
Les moisissures sont un autre ennemi redoutable, particulièrement dans les sous-sols humides ou les salles de bain mal ventilées. Leurs spores peuvent déclencher des allergies, des crises d’asthme et des problèmes respiratoires. Maintenir un taux d’humidité inférieur à 50% et réparer rapidement toute infiltration d’eau est crucial pour prévenir leur prolifération.
Enfin, les perturbateurs endocriniens, comme les phtalates ou le bisphénol A (BPA), se trouvent dans de nombreux plastiques (contenants alimentaires, bouteilles), cosmétiques et produits de soins personnels. Ces molécules peuvent imiter nos hormones et perturber le fonctionnement de notre système endocrinien. Privilégier les contenants en verre pour la nourriture, choisir des cosmétiques à la composition plus simple et éviter de chauffer des aliments dans des récipients en plastique sont des gestes de prévention importants. Identifier et réduire ces expositions est un pilier de la prévention active moderne.
À retenir
- Votre énergie et votre sommeil sont intimement liés : la vitamine D le jour et le nettoyage cérébral la nuit sont les deux faces d’une même médaille.
- Votre alimentation influence directement la santé de votre microbiote, qui est le véritable pilier de votre immunité et de votre humeur.
- Votre environnement immédiat, notamment la qualité de l’air de votre maison, a un impact direct et mesurable sur votre santé à long terme.
L’air de votre maison est probablement plus pollué que celui de l’extérieur
Cette affirmation peut sembler contre-intuitive, mais elle est souvent vraie. L’air intérieur peut être de 2 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur. La raison est simple : les polluants s’y accumulent. En plus des COV et des moisissures, l’un des polluants les plus préoccupants et méconnus au Canada est le radon. Ce gaz radioactif, incolore et inodore, provient de la désintégration naturelle de l’uranium présent dans le sol. Il s’infiltre dans les maisons par les fissures des fondations, les puisards ou les joints de construction. Il est la première cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs.
Le problème est particulièrement aigu au Canada. Selon l’Enquête pancanadienne sur le radon de 2024, il est estimé qu’environ 17,8% des maisons canadiennes dépassent la ligne directrice de 200 Bq/m³ fixée par Santé Canada. Cela signifie que plus de 10 millions de Canadiens pourraient être exposés à un risque accru sans même le savoir. Une étude de l’Université de Calgary a même révélé un fait alarmant : nos efforts pour rendre nos maisons plus écoénergétiques ont aggravé le problème. Les maisons canadiennes modernes, plus étanches, emprisonnent le radon, affichant des concentrations bien plus élevées que dans d’autres pays.
Face à cette menace silencieuse, l’inaction n’est pas une option. La seule façon de savoir si votre maison est concernée est de la tester. Des dosimètres, faciles à utiliser, permettent de mesurer la concentration de radon sur une période de 3 mois (idéalement en hiver, lorsque la maison est la plus fermée). Si le niveau est supérieur à la ligne directrice de 200 Bq/m³, des mesures correctives s’imposent. La plus efficace est l’installation d’un système de dépressurisation sous la dalle, qui aspire le gaz sous la fondation avant qu’il ne puisse pénétrer dans la maison.
Plan d’action pour un air intérieur sain
- Mesurez le risque : Commandez un dosimètre de radon pour mesurer la concentration dans votre maison (certaines bibliothèques publiques, comme au Nouveau-Brunswick, en prêtent gratuitement).
- Colmatez les brèches : Inspectez votre sous-sol et colmatez toutes les fissures visibles dans la fondation. Scellez les joints entre le plancher et les murs.
- Installez une protection active : Si votre niveau de radon dépasse 200 Bq/m³, faites installer un système de dépressurisation sous la dalle par un professionnel certifié.
- Ventilez intelligemment : Assurez une bonne ventilation de votre sous-sol, idéalement avec un échangeur d’air qui renouvelle l’air sans grande perte de chaleur.
- Achetez consciemment : Lors de rénovations, choisissez systématiquement des peintures, colles et matériaux de construction affichant une certification à faibles émissions de COV.
Le calendrier de vos bilans de santé : ce qu’il faut vérifier et à quel âge
Les bilans de santé ne doivent pas être vus comme un examen que l’on redoute, mais comme le tableau de bord de l’architecte. C’est l’outil qui permet de mesurer, d’ajuster et de valider les stratégies que vous mettez en place. Une approche proactive de la santé préventive, comme le souligne le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs, permet de prendre des décisions éclairées. Il ne s’agit pas de « tout tester », mais de cibler les marqueurs les plus pertinents en fonction de votre âge, de votre sexe et de vos antécédents familiaux.
Pour la tranche d’âge des 30-50 ans, au-delà de la mesure de la pression artérielle et du suivi du poids, certains tests sont particulièrement révélateurs :
- Le bilan lipidique complet : Ne vous contentez pas du cholestérol total. Demandez un bilan détaillé incluant le LDL, le HDL, les triglycérides et idéalement, la taille des particules (ApoB), un marqueur plus prédictif du risque cardiovasculaire.
- La glycémie à jeun et l’HbA1c : Ces deux tests donnent une image de votre gestion du sucre, à la fois à court et à long terme (sur 3 mois). C’est essentiel pour dépister un pré-diabète.
- Le dosage de la vitamine D (25-hydroxyvitamine D) : Comme nous l’avons vu, c’est un incontournable au Canada. Connaître votre niveau de base permet un ajustement précis de la supplémentation.
- Le bilan thyroïdien (TSH) : La thyroïde est le thermostat du métabolisme. Un dérèglement peut expliquer une fatigue persistante, une prise de poids ou une frilosité.
- La ferritine : Ce test mesure vos réserves de fer. Une carence, fréquente chez les femmes, est une cause majeure de fatigue et de chute de cheveux.
Quand équilibrés avec les risques, les soins de santé préventifs peuvent aider les gens à vivre des vies plus saines. En tant que membre du Groupe d’étude, je suis honorée d’aider les patients et les fournisseurs de soins primaires à naviguer les avantages et inconvénients des options de santé préventive.
– Dre Ainsley Moore, Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
Votre médecin de famille est votre principal allié, mais le système de santé canadien vous offre aussi des ressources comme Info-Santé 811, un service précieux pour préparer vos questions et mieux comprendre les recommandations provinciales de dépistage (cancer du sein, colorectal, etc.) qui vous concernent.
Checklist pour préparer votre rendez-vous de prévention
- Listez vos antécédents : Avant la visite, notez clairement vos antécédents familiaux (maladies cardiaques, cancers, diabète…) et tout symptôme récent, même s’il semble anodin.
- Demandez les bons dosages : Abordez proactivement la demande d’un dosage de la vitamine D, de la ferritine et d’un bilan lipidique avancé (ApoB si possible).
- Renseignez-vous sur les dépistages : Informez-vous en amont sur les programmes de dépistage (mammographie, test Pap, test FIT) recommandés par votre province selon votre âge et votre sexe.
- Parlez de votre santé mentale : Abordez votre niveau de stress, la qualité de votre sommeil et votre humeur. Ce sont des indicateurs de santé vitaux.
- Utilisez les ressources publiques : Appelez Info-Santé 811 quelques jours avant votre rendez-vous pour préparer votre liste de questions et vous sentir plus en contrôle.
En devenant l’architecte de votre santé, vous transformez l’anxiété face à l’avenir en un plan d’action concret et valorisant. L’étape suivante est de passer de la connaissance à la pratique. Planifiez dès aujourd’hui votre prochain bilan de santé, non pas comme une obligation, mais comme la prochaine étape de votre projet de construction personnel.
Questions fréquentes sur la prévention santé au Canada
Quelle dose de vitamine D devrais-je prendre en hiver au Canada?
Santé Canada recommande 400 UI par jour pour les adultes de moins de 50 ans, et 400-800 UI pour les 50 ans et plus. Cependant, en raison du manque d’exposition solaire, de nombreux experts et naturopathes suggèrent des doses allant jusqu’à 1000-2000 UI par jour durant les mois d’hiver, d’octobre à avril. Le mieux est de faire un test sanguin pour ajuster la dose à vos besoins spécifiques.
Pourquoi les Canadiens manquent-ils de vitamine D en hiver?
Le Canada est situé au nord du 35e parallèle. Entre les mois d’octobre et d’avril, l’angle du soleil est si bas que les rayons UVB, nécessaires à la peau pour synthétiser la vitamine D, ne traversent pas suffisamment l’atmosphère. Même une exposition directe au soleil durant cette période ne permet pas une production adéquate, rendant la supplémentation et l’alimentation quasi indispensables.
Quels aliments canadiens sont naturellement riches en vitamine D?
Les poissons gras comme le saumon (sauvage de préférence) et le maquereau sont d’excellentes sources. Les jaunes d’œufs en contiennent également une petite quantité. Au Canada, le lait de vache et la margarine sont obligatoirement enrichis en vitamine D. De nombreuses boissons végétales (soya, amande, avoine) et certains yogourts le sont aussi, mais il faut vérifier l’étiquette. Les aliments traditionnels autochtones, comme la viande et l’huile de phoque, sont aussi exceptionnellement riches en vitamine D.